Matinée ensoleillée, après avoir roulé un peu plus d’une heure dans les lacets des Alpes dinariques, nous arrivons au poste frontière avec la Bosnie-Herzégovine : nous prévoyons un petit crochet vers Mostar avant de retourner en Croatie visiter Dubrovnik.
Avec une impatience, mêlée d’excitation, nous tendons nos passeports au douanier. Nous roulons les quelques mètres qui nous séparent de la Bosnie, y entrons et nous arrêtons au poste suivant…
Les enfants comprennent aussi vite que nous : entre deux mots en anglais, « coronavirus » est tombé comme un couperet. Leurs frontières sont fermées aux Français, Italiens et Allemands jusqu’à nouvel ordre. C’est un coup bas, une déception totale : après nous avoir fait traverser l’Italie à toute allure, voici que ce satané virus nous « empêche » d’entrer dans certains pays…
Il n’y a plus qu’à faire demi-tour…
Plein d’espoir, nous pensons encore pourvoir rejoindre Dubrovnik, mais le détour de 4h00 par les iles nous dissuade.
Le coup de fil avec le consul confirme que rester en Croatie est la meilleure des choses à faire : le Monténégro durcit ses contrôles aux frontières. Certains pays par lesquelles nous voulons passer ensuite risquent de suivre. Venant de Croatie, nous avons nos chances de pouvoir passer en Slovénie et en Hongrie.
Dans les heures qui suivent, la Slovaquie et la République Tchèque suivent le mouvement.
Retour à Markaska, errance entre petits villages de bord de mer. Il est tant de réagir…
Les Français commencent à faire psychoter par ici : avec difficultés, nous trouvons une location en Croatie, le temps de faire le point.
Nous décidons de nous adapter, après tout, le but de ces 6 mois était de passer du temps en famille, de faire du vélo 4 mois et pour le moment, cet essentiel est toujours là !
Pour les précautions, nous vivons déjà en vase clos avec notre thermomètre qui contrôle chaque jour les températures.
Ajoutons-y qu’il fait beau, chaud et que nous avons droit à des paysages paradisiaques au quotidien : pas question de renoncer !
Notons quand même l’ironie du sort : faire un voyage en Europe au moment où les pays de l’espace Schengen ferment leurs portes les uns après les autres !
Je crois que nous avons encore du mal à y croire…