Francisco

Wordpress Photo Gallery

Ce matin là, pas de tentes à plier, car nous avons choisi de passer la nuit dans une cabane, suspendus dans les airs. Notre petit déjeuner est vite avalé. Les sacoches sont déjà remplies, fermées, et pour la plupart, non déballées. Le Bob Yack déjà arrimé, nous voici prêts pour pédaler bien plus tôt que d’habitude.

A 8 heures et quelques minutes, je m’élance pour payer la nuit, suivie de Francisco, lui même stoppé dans sa course par un appel d’Inès : ses deux roues sont crevées…

Ni une ni deux, Francisco s’empare de la “sacoche à outils”, retourne le vélo sur le dos, démonte méthodiquement le pneu numéro un, commence les recherches, trouve le trou qu’il rebouche méticuleusement avant de recommencer avec la même patience pour la roue numéro 2.

Les enfants restent autour de lui, regardent avec attention les réparations et donnent le petit coup de pompe final.

Une heure, patience absolue, méthode, concentration, pédagogie, tout est là !

Anatole

Wordpress Photo Gallery

Assis à l’ombre de grands chênes où nous déjeunons, un crapaud traverse le chemin. Il y a ici de la menthe, des feuilles d’orme, de houx et un bon poulet rôti… Tout ce qu’il faut pour compléter le futur herbier d’Anatole et se régaler. Pendant le voyage, il s’occupe régulièrement à donner le nom des arbres qu’il reconnait ou à ramasser pétales et feuilles.
L’œil brillant, il frissonne et son déjeuner se transforme en grignotage.

Début de soirée, nous arrivons à La Tranche sur Mer. Anatole est brûlant et grelottant. Avec tous les pliages et dépliages, notre rapidité pour monter la tente n’est plus à prouver. Pourtant, ces quelques minutes passées sous la couverture de survie ont suffit à notre botaniste pour s’endormir.

De ce camping, il n’aura finalement pas vu grand chose, puisqu’il a dormi de notre arrivée jusqu’à la sonnerie du réveil. Une angine a eu raison de lui pendant quelques jours…

 

Inès

Wordpress Photo Gallery

Une nouvelle journée s’annonce. Soleil de plomb.  Nous devons longer le littoral de Saint Gilles Croix de Vie à Brême sur Mer. Inès roule à vive allure : prendre de l’élan pour mieux monter la prochaine côte lui donne le rythme pour aborder ces chemins creux avec enthousiasme.

Depuis plusieurs jours déjà, elle avance sans broncher et essuie les kilomètres. Une petite collation de temps en temps pour se réconforter après les longs faux plats lui suffit pour repartir avec entrain.

Ses yeux sont “accrochés” à la roue de celui qui le précède. Une cycliste “électrique” nous double, alors qu’un couple fait la course dans notre dos.  Le sable colle à nos pneus et rend glissant le moindre petit écart. Au détour du chemin, un virage, un dérapage et Inès s’envole avec la poussière du chemin. La cycliste ne se sent pas concernée et ne daigne pas s’arrêter. Quant au couple l’un d’eux s’arrête confus et aide Inès à se relever.

Quelques égratignures et coups de pédales plus tard, Inès s’aperçoit qu’elle y a aussi laissé… une dent ! Inès pensait avoir “un cadeau de la nature”, elle a juste reçu la traditionnelle pièce de monnaie… La petite souris a dû être prise au dépourvu !

Lucile

Wordpress Photo Gallery

C’est décidé, ce soir, bivouac !

A l’abri des regards, nous revivons nos années de scoutisme : se fondre dans le décor, faire un feu de bois (version réchaud pour ne pas risquer d’embraser la forêt) et laisser la fumée nous piquer les yeux , se doucher sous l’eau presque glacée de la vache, cuisiner knacki-purée , se sentir libre et seul au monde,  autant de beaux souvenirs que nous voulions revivre et partager avec nos enfants. Nous y sommes !

Nous nous couchons avec le soleil. L’excitation gagne les petits campeurs tapis au fond de leurs duvets. De mon côté, pas trop rassurée : des idées de fous furieux rôdant dans les bois me hantent. Je les mets vite de côté pour demander à tout notre petite monde de penser à dormir. Le silence se fait dans notre petite tente au fond des bois. De ces silences tranquilles et paisibles. Chacun commence à se laisser aller dans les bras de morphée.

Quand soudain, des aboiements retentissent du fond du bois. Un chien en ballade, sans doute. Mais les pas se rapprochent et la hargne du chien se fait sentir dans ses grognements. Sans plus attendre Francisco sort de la tente, rassurant et rassuré pour avancer jusqu’à l’importun. La peur au ventre et trop d’imagination en tête, je fais bonne figure devant les enfants qui questionnent. Et puis le calme revient. Francisco rentre  tranquille : c’était bien un chien en ballade qui défoulait ses pattes.

Tout le monde s’endort alors à nouveau au son de la chouette qui hulule. De mon côté, mes peurs en tête me tiennent éveillée longtemps, comme au bon vieux temps… A refaire !

Compile des exclamations


Beaucoup de personnes se sont arrêtées pour compter et recompter le nombre de places :
“c’est in-cro-yable !”

 

Pour notre plus grand plaisir, nous avons eu beaucoup de commentaires, de discussions, de regards interrogateurs, étonnés, impressionnés. Cyclistes, marcheurs,  randonneurs, badauds…
Quelques unes des petites phrases qui encouragent et donnent de l’entrain :

“Allez vas-y mon p’tit’ !”
“Bravo !”
“Super !”
“C’est impressionnant !”
“Tu as vu la gamine avec ses sacoches ? Elle est chargée !”
“C’est bien ce que vous faites !”
“Et devant tu as des petits choses à grignoter pour les moments difficiles je pense !”
“Vive le camping ! 😉 ” ( en aparté à Francisco)
“Ouh et tu as vu ? Il y en a deux derrière !”
“Dis donc ce que tu es chargée. Ce doit être bien lourd tout ça !”
“Vous leur offrez des souvenirs. C’est ça qui est important : ce qui restera et les habitera longtemps !”