Quand la proximité devient la promiscuité

Il nous arrive souvent qu’une discussion entre adultes s’impose : raconter le dernier coup de fil, échanger sur l’actu, planifier la journée suivante,  évoquer un souvenir, prendre 5 minutes pour papoter de tout et rien. En principe, c’est un temps que nous arrivons à trouver facilement et si c’est compliqué, nous pouvons toujours nous isoler.

Quand la maison se réduit à un camion, le jardin à beau devenir la Terre entière, nous ne sommes jamais suffisamment loin les uns des autres, pour bavarder à la discrétion des enfants.  Il y en a toujours un pour prendre la discussion en cours et s’y immiscer avec un distingué « c’est qui ? ».

S’en suivent alors les « pourquoi tu dis ça ? », « tu parlais de qui ? », « tu disais quoi à Papa ? ». Voilà qui nous fait souvent perdre le fil du pourquoi du comment : entre les « je parlais justement à Papa », « ça ne te regarde pas », « continue de jouer »… Nos conversations ne tiennent plus debout et s’effilochent.

Finalement, beaucoup de nos dialogues commencés à deux tombent petit à petit dans l’oubli en attendant un moment plus propice. L’autre alternative : terminer sur la place publique familiale faute de mieux… Et après tout, pourquoi pas !