Dernier souvenir

Petit déjeuner familial,  la tartine d’Inès  est sur le point d’être avalée : grillée, elle attend patiemment la dernière goutte de miel de Slovénie qui peine à descendre.
Nous réalisons avec amertume que notre Grande Traversée est devenu un Petit Raccourci.
Impossible pour le moment de prendre du recul : préparés pendant des mois, pensés pendant des années, 6 mois de notre vie s’envolent en fumée.
Le temps est désormais suspendu et incertain.
Inès mord dans sa tartine de pain. Le miel est terminé, dernier « vestige » d’une aventure écourtée et passée bien trop vite…

Retour à la case départ

Rentrés en catastrophe sur les conseils pressants de l’Ambassade, nous laissons derrière nous des endroits imaginés, rêvés, par lesquels nous ne passerons pas…

La fermeture des frontières nous oblige à éviter l’Italie. Course contre la montre pour ne pas rester coincés aux frontières, où les contrôles sont multiples et où se déploie une armada de policiers, douaniers, militaires.
L’Europe semble revenue sur ses pas et ses accords. L’espace Schengen n’existe plus…
A chaque poste, nous devons justifier notre identité, nos intentions, détailler et expliquer notre voyage et attendre le verdict de notre interlocuteur, voir de ses supérieurs.

Pris dans ce tourbillon, nous voyons défiler sur l’autoroute les noms des villes par lesquelles nous aurions dû passer à vélo. Ironie du sort, nous traversons le Danube.

Notre déception est indescriptible : notre aventure tout juste commencée échoue en Dordogne…

 

 

Bonne et mauvaise nouvelle, par Inès

Aujourd’hui, bonne et mauvaise nouvelle à vous annoncer :

Nous avons appris il y a quelques jours que la Bosnie-Herzégovine a fermé ses frontières. Nous ne l’avons pas appris par Internet, mais en direct. Nous sommes allés là-bas et à la frontière, ils refusaient les Français, les Italiens et les Allemands. Nous avons finalement rebroussé chemin. Nous avons déjeuné à côté de la frontière, puis, nous avons loué pour 3 jours un appartement à Markaska.
Mais tout s’empire. D’après Papa et Maman, plusieurs pays ferment leurs frontières, comme la République Tchèque.

La bonne nouvelle est que tous les matins, nous nous levons avec une splendide vue sur la mer, de beaux levés et couchés de soleil. Pour le moment, il n’y a pas eu beaucoup de pluie. Nous faisons plein de balades tout en découvrant le lieux et ses paysages.

Les Cascades, par Victoire

A Plivitce et à Krka, on a vu des cascades.
On marchait sur des pontons en bois marron. On a vu des canards, des chats et de grosses fourmis.
Il y a des serpents, des loups, des lynx et des ours, mais on ne les a pas vu, parce qu’ils avaient peur de nous.

Les cascades étaient plus grandes que moi et j’avais peur de tomber dans l’eau.
J’aimais bien marcher sur les petits chemins, mais c’était long.

Palais d’un empereur romain en Croatie par Anatole

Bonjour,

Je suis en Croatie, à Split.  Aujourd’hui, je vais visiter le palais de Dioclétien.
Quand on entre dans la ville de Split, on voit son palais. Il y a 4 portes pour y entrer, des colonnes romaines un peu partout dans la ville et un péristyle.
Le péristyle, c’est l’endroit où les Romains se retrouvaient autour de Dioclétien. Quand l’empereur arrivait, ils se prosternaient, parce qu’ils pensaient qu’il était le fils de Jupiter.
Le palais est très bien conservé, même les sous-sols, parce qu’avant, ils servaient de poubelle. Quand les habitants de Split ont sorti les poubelles, ils ont vu qu’en fait , ils étaient dans l’ancien palais de Dioclétien.

J’ai visité les sous-sols avec les Lucile et Inès et j’ai beaucoup aimé !

Dénoncés parce que nous sommes Français

Sibenik en Croatie, petit village charmant dans lequel nous marquons une pause pour rappeler l’Ambassade : trois locations viennent de nous être refusées. Il nous est très clairement fait comprendre que notre nationalité ne va pas nous aider. Le coronavirus touche désormais la France de plein fouet après l’Italie, les pays encore préservés s’inquiètent. Il est tant de faire un point.
Cette fois-ci, le Consul nous conseille vivement de rentrer en France. Les choses ne vont pas aller en s’arrangeant et nous allons vite en faire les frais…

Nous rentrons au camion abasourdis et agars avec l’intention de suivre le conseil donné immédiatement.
A peine arrivés, deux policiers, vêtus d’un gilet par balles, se dirigent vers nous tout en enfilant des gants et en ajustant un masque. Ils sont grands, très costaux pourraient être des videurs, tant leur carrure est impressionnante. Ils veulent s’assurer que nous respectons la « quatorzaine » qui vient tout juste d’être mise en place. Nos passeports n’ont pas été enregistrés à notre entrée en Croatie. Ils s’en étonnent, nous demandent des preuves de notre jour d’arrivée sur le territoire, nous questionnent longuement sur notre présence ici, veulent connaitre nos projets pour la suite.
Heureusement, la discussion se fait en anglais et les enfants sont en admiration plus qu’inquiets.

Lorsque Francisco finit par leur demander s’ils ont été appelés et par qui, ils semblent un peu gênés et justifient qu’avec le Coronavirus, la population psychote.

Nous nous retournons et nous apercevons alors que toute notre interpellation a été suivie par une dizaine de personnes d’une pizzeria toute proche. Francisco leur fait un signe de la main, certains s’empressent alors de rentrer dans le restaurant. D’autres assument et attendront jusqu’à ce que les policiers repartent.

Nous reprenons la route, humiliés, en colère, déçus de ce voyage qui se termine sur une très mauvaise note…

Nous roulons une partie de la nuit sur de petites routes entre la Croatie et la Slovénie, pour être sûrs de pouvoir passer la frontière. Le lendemain nous remontons vers l’Autriche, le seul pays qui sera resté ouvert et sans contrôles, puis nous roulons jusqu’en Allemagne où nous passons la nuit avant de rentrer en France.

 

Perdue la bataille, mais pas la guerre !

Matinée ensoleillée, après avoir roulé un peu plus d’une heure dans les lacets des Alpes dinariques, nous arrivons au poste frontière avec la Bosnie-Herzégovine : nous prévoyons un petit crochet vers Mostar avant de retourner en Croatie visiter Dubrovnik.
Avec une impatience, mêlée d’excitation, nous tendons nos passeports au douanier. Nous roulons les quelques mètres qui nous séparent de la Bosnie, y entrons et nous arrêtons au poste suivant…

Les enfants comprennent aussi vite que nous : entre deux mots en anglais, « coronavirus » est tombé comme un couperet. Leurs frontières sont fermées aux Français, Italiens et Allemands jusqu’à nouvel ordre. C’est un coup bas, une déception totale : après nous avoir fait traverser l’Italie à toute allure, voici que ce satané virus nous « empêche » d’entrer dans certains pays…

Il n’y a plus qu’à faire demi-tour…
Plein d’espoir, nous pensons encore pourvoir rejoindre Dubrovnik, mais le détour de 4h00 par les iles nous dissuade.
Le coup de fil avec le consul confirme que rester en Croatie est la meilleure des choses à faire : le Monténégro durcit ses contrôles aux frontières. Certains pays par lesquelles nous voulons passer ensuite risquent de suivre. Venant de Croatie, nous avons nos chances de pouvoir passer en Slovénie et en Hongrie.
Dans les heures qui suivent, la Slovaquie et la République Tchèque suivent le mouvement.
Retour à Markaska, errance entre petits villages de bord de mer. Il est tant de réagir…

Les Français commencent à faire psychoter par ici : avec difficultés, nous trouvons une location en Croatie, le temps de faire le point.
Nous décidons de nous adapter, après tout, le but de ces 6 mois était de passer du temps en famille, de faire du vélo 4 mois et pour le moment, cet essentiel est toujours là !
Pour les précautions, nous vivons déjà en vase clos avec notre thermomètre qui contrôle chaque jour les températures.
Ajoutons-y qu’il fait beau, chaud et que nous avons droit à des paysages paradisiaques au quotidien : pas question de renoncer !

Notons quand même l’ironie du sort : faire un voyage en Europe au moment où les pays de l’espace Schengen ferment leurs portes les uns après les autres !
Je crois que nous avons encore du mal à y croire…

 

Quand la proximité devient la promiscuité

Il nous arrive souvent qu’une discussion entre adultes s’impose : raconter le dernier coup de fil, échanger sur l’actu, planifier la journée suivante,  évoquer un souvenir, prendre 5 minutes pour papoter de tout et rien. En principe, c’est un temps que nous arrivons à trouver facilement et si c’est compliqué, nous pouvons toujours nous isoler.

Quand la maison se réduit à un camion, le jardin à beau devenir la Terre entière, nous ne sommes jamais suffisamment loin les uns des autres, pour bavarder à la discrétion des enfants.  Il y en a toujours un pour prendre la discussion en cours et s’y immiscer avec un distingué « c’est qui ? ».

S’en suivent alors les « pourquoi tu dis ça ? », « tu parlais de qui ? », « tu disais quoi à Papa ? ». Voilà qui nous fait souvent perdre le fil du pourquoi du comment : entre les « je parlais justement à Papa », « ça ne te regarde pas », « continue de jouer »… Nos conversations ne tiennent plus debout et s’effilochent.

Finalement, beaucoup de nos dialogues commencés à deux tombent petit à petit dans l’oubli en attendant un moment plus propice. L’autre alternative : terminer sur la place publique familiale faute de mieux… Et après tout, pourquoi pas !

 

 

Un p’tit tour à Ljubjana

Tout commence après un trajet long de plus de 7h00. Nous arrivons fourbus et fatigués. Cette petite location qui nous attend d’ici les quelques 1000 kms à parcourir nous réjouit : un peu de confort pour se remettre de ces premières semaines passées dans le camion.
Simona nous accueille comme sa famille. Elle est très loquace et agréable.
Dans sa location, tout est prêt pour nous : un plan de Ljubjana qu’elle prend soin de nous détailler, un guide en français pour déambuler en toute sérénité dans la capitale, des tisanes, des lits fraichement préparés, elle est aux petits soins.

Dès le lendemain, sur ses conseils, nous nous rendons en ville à vélo. Tout est très bien pensé pour les cyclistes. Chacun est heureux de se dégourdir un peu les jambes et d’avoir un petit avant goût de ce qui nous attend prochainement.

La ville de Ljubjana est à taille humaine. La place centrale avec le triple pont qui enjambe la Ljubljanica a un charme fou. Hautes maisons et grands bâtiments s’élèvent autour de nous dans des tons jaunes, rouges et vert pâle.
Il fait beau, nous en profitons : balade le long de la rivière. Une multitude de petits cafés et restaurants bordent ses rives.
Nous sommes samedi : la plupart des magasins ferment à 14h ce jour là. Le temps semble couler doux et calme : peu d’agitation, ou de bruit ; peu de monde, quelques visiteurs égarés sur ce qui semble être la fin du marché.
Nous continuons notre route vers le funiculaire pour monter au château qui domine Ljubjana.
La ville, alors si petite, nous apparait surplombée par d’imposantes montagnes avec leurs sommets encore enneigées.
Visite rapide du château, avant de reprendre notre moyen de locomotion pour retrouver les bords de la Ljubljanica une dernière fois, puis nos vélos.

L’église assène ses 17 coups longs et réguliers et annonce la fin de la journée : dans une demi-heure il fera totalement nuit, il est tant de rentrer…

Croatie nous voilà ! par Inès

Nous arrivons en Croatie, et des choses à visiter, il y en a beaucoup.
Les voici divisées en chapitres :

– LE TUNNEL :
Les Zagrébois l’utilisaient pendant la guerre des Balkans et la deuxième Guerre Mondiale. Pour éviter les bombardements, ils se cachaient dedans quand des avions arrivaient.
Maintenant, il est parfois utilisé pour des événements, souvent en été. Par exemple, il a été transformé en bibliothèque un été.
Nous l’avons visité vide, mais il est plein de mystères.

 

– STONE GATE :
C’est un endroit pour prier très important pour les Zagrébois : il y a longtemps, tout Zagreb a été incendié !  Une seule maison, n’a pas brulé, et dedans il y avait un tableau de la Vierge à l’enfant. Les Zagrébois se sont dit que c’était un miracle. Aujourd’hui, l’endroit est transformé en minuscule église.

 

– ÉGLISE SAINT MARC
C’est une très belle église non visitable. Mais je vous en parle, car elle est sur une place peu fréquentée et son toit magnifique est composé de deux blasons. Le premier symblolise les armoiries de Zagreb, le deuxième, la réunification des royaumes de Croatie, Slavonie et Dalmatie.

 

-UN GOUTER GOÛTU
Nous rentrons de cette belle visite affamés. Mais nous trouvons rapidement une boulangerie. Nous prenons tous les trois un beignet au chocolat dedans et dessus, un croissant nature et sec pour Papa (comme il nous l’a précisé) et une crêpe au chocolat pour Maman.
Miam ! De quoi caler les estomacs !

-PLUIE
Le jour du goûter, il pleuvait fort… Papa est parti chercher le camion, qui était garé loin. Quand il s’est arrêté de pleuvoir, Maman a dit : « on va avancer, je vais prévenir Papa et ça lui fera moins de trajet. » Mais nous ne sommes pas du tout partis du bon côté. Au bout d’un moment, nous avons fait une pause : Maman croyait s’être arrêtée au pied d’un immeuble, mais, elle se rendit vite compte qu’on était en bas de chez un médecin. A cause des risques avec le Coronavirus, on a filé devant une épicerie ! Heureusement, Papa nous a vite rejoint !

Message pour la classe de CM1B : comment se prépare le voyage de classe ?