Je suis à Zadar. Dans Zadar, il y a deux choses qui sont à côté et connues, comme la « Salutation au Soleil » et « l’Orgue de Mer » …et d’autres choses que je ne vais pas expliquer (les vestiges romains).
Je vais commencer par la « Salutation au Soleil ».
En fait, c’est une représentation du Soleil et des planètes et au coucher du soleil, ça fait plein de petites couleurs.
Maintenant, je vais vous raconter « l’Orgue de Mer ».
C’est un orgue dans un escalier. Tout en bas des marches, il y a des trous ; quand les vagues entrent dedans, ça fait comme une musique d’orgue.
J’aime écouter des histoires que nous avons sur la Lunii. C’est un petit carré avec des boutons que j’allume toute seule. Avec le « OK » je peux choisir des histoires. Par exemple, « Au Pays des Loups », « les contes de Perrault », « les histoires de Suzanne et Gaston », « les Châteaux Forts »…
Des fois, nous écoutons les histoires tous les 3. Nous les écoutons dans la journée, dans la voiture et le soir avant de dormir, quand on est allongé dans notre lit.
J’aime aussi travailler. Je travaille avec « Roi Arthur » et les Alphas. Avec Papa et Maman, on commence toujours par la date. J’aime écrire et aussi beaucoup colorier sur les guides pour les enfants.
Grâce à toutes ces petits génies de l’informatique, nous avons une facilité d’accès à tout :
– chercher un bon « spot » où dormir la nuit, c’est OK.
– aller jusqu’à ce lieu de rendez-vous par la voix la plus rapide et sans embouteillage, « check ».
– quelques musiques bien choisies et autres contes et c’est parti !
– envoyer un petit message rassurant pour dire que nous sommes bien là où nous sommes, « voilà, voilà… Encore juste une petite seconde… »
– chercher les derniers détails sur l’endroit où nous sommes pour la visite du lendemain et compléter le Routard, on y est…
– Comme dans 4 jours la petite douche dans un appartement confortable serait la bienvenue, petite recherche rapide et…c’est bon !
Et comme parfois, la déduction ne suffit pas :
– scanner quelques produits au SmartPhone pour s’assurer d’utiliser le sel plutôt que le sucre.
Oui, mais voilà… Quotidiennement, nous passons 1h44 sur nos écrans. Pour nous, c’est un triste record.
C’est un temps précieux que nous ne passons pas avec nos enfants, ou tous les deux,
un temps que nous ne passons pas à nous reposer quand c’est nécessaire,
de l’impatience que nous sommes devenus incapables de contenir,
un agacement injustifié ou même parfois de la colère quand nous ne trouvons pas ce que nous cherchons…
Il faut bien reconnaitre que…
– Nous avons évité la nuit dans un lieu tellement peureux, que le lendemain, il fallait récupérer d’une nuit blanche. Non, nous sommes sereins.
– Nous ne nous sommes pas mis en colère parce qu’on n’avait pas assez de place pour déplier la carte, trouver le bon itinéraire, ou trouver une place où se garer rapidement. Non, nous sommes joyeux.
– Les enfants sont d’une patience infinie pendant les longs trajets. Oui, les histoires ont un pouvoir apaisant sur nos enfants !
– Nous nous sentons soutenus par vous tous, et quand il fait nuit à 17h30, qu’il pleut, que nous n’avons pas moyen de trouver de quoi diner, et que nous nous retrouvons au lit à 20h, vos petits messages n’ont pas de prix !
Sans applis, tous ces avantages sont à bannir.
Un point pour les applis !
Mais la revanche aura lieu à coup sur d’ici quelques semaines, quand nous pédalerons puisque nous connaissons déjà la route, les lieux où dormir seront évidents à trouver, les enfants seront déjà occupés… Il nous manquera cette facilité à communiquer que nous apprécions tant, mais on trouve toujours des solutions !
Mes cours d’histoire de l’art enterrés dans un coin de ma mémoire refont doucement surface…
Entre petites rues étroites et façades couleur jaune ou ocre, linge étendu sous les fenêtres et majestueux Duomo, persiennes vertes à demi ouvertes et allées bordées de cyprès, l’architecture italienne nous fait de l’œil. Nous sommes happés par ces grandes villes et petits hameaux.
Voilà que nous nous enfonçons dans l’Italie. Sur la place du village de Spello, nous nous prenons à rêver que nous faisons partis des habitants.
Nous logerions au dessus de l’ancien aqueduc romain, accrochés dans les montagnes. Le matin, le café serait de mise, au soleil, sur la place du village. Goûtant au silence du couvent des Clarrisses juste derrière le mur, et aux passages des Topolino et autres Piaggio Ape. Le soir, nous profiterions du cinéma installé dans l’église et nous passerions le reste du temps à nous balader le long de la voie romaine ou à aller jusqu’à la source du village remplir nos gourdes et nos bouteilles.
Un « buongiorno » chantant interrompt le rêve. Les enfants courent dans la poussière et les graviers pour venir se laver les mains à l’eau du puits. L’heure est aux leçons !
Cette traversée de l’Italie aura été une belle découverte pour chacun. Il nous faudra revenir pour visiter le nord, Milan, Venise et Trieste, s’installer à la table des restaurants pour goûter aux « vraies » lasagnes, et spaghettis à la bolognese, entrer dans les gelateria pour y commander des glaces et surtout boire du café !
Le rythme est pris : l’heure consacrée aux leçons de maths et français a lieu tous les matins, toute la semaine, week-end compris, sur les genoux, blottis dans le camion parce qu’il gèle dehors, ou sur la table d’un parc au soleil.
La seule raison valable pour ne pas faire ses devoirs est le « jour de la connexion ».
Ce jour là, (le dimanche ou le lundi en fonction des possibilités) chacun peut lire et écrire des mails et doit publier un article. Taper à l’ordinateur reste encore fastidieux, et nous écrivons sous la dictée de textes préparés pendant la semaine par Inès et Anatole et pensés par Victoire.
Les écoliers sont sérieux et appliqués, même si chacun à ses préférences en terme de matière et que les tempéraments entrent beaucoup en jeu.
Nous pensions cette réalité des devoirs pénible et contraignante, mais nous nous rendons compte qu’elle fait maintenant partie de notre routine et pour le moment chacun semble l’avoir bien intégrée !
On est en Slovénie. Mon souvenir, c’est un dragon. Le dragon, c’est l’emblème de Ljubjana. On a pris le funiculaire pour visiter le château. Il était tout en haut.
En ce moment, nous louons une maison en Slovénie à Ljubjana, la capitale. Une dame nommée Simona, Simone, nous a chaleureusement accueillis, mais elle parlait en anglais avec les parents.
Sa porte est amusante : il n’y a pas besoin de clés, à la place, il faut passer le doigt à un endroit de la porte et elle s’ouvre. Le lendemain, je voulais voir quelque chose dehors et j’ai eu le droit de sortir seule. Je suis descendue avec les clés et partie voir ce que je voulais. Mais en voulant rentrer, impossible ! J’ai du passer 15 minutes dehors à pleurer avant que Maman ne se rende compte que je n’étais pas rentrée.
Heureusement, j’ai aussi de bons souvenirs : nous avons pris un funiculaire pour visiter un château ! Je me suis acheté une peluche, c’est un dragon, l’emblème de Ljubjana. Il est donc sur le drapeau de la ville.
En parlant drapeau, nous avons appris que sur celui de la Slovénie, les trois étoiles représentent les contes Celjes, les montagnes, les montagnes Triglav. Le premier tracé d’eau pour les rivières et le deuxième, la façade maritime.
Je suis en Slovénie à Ljubjana. Je suis allé dans un funiculaire. Tu sais ce que c’est ? C’est un véhicule qui sert à ne pas marcher pour aller dans le château de Ljubjana, car ce château est tout en haut d’une montagne.
Je suis aussi allé sur le triple pont : c’est un pont qui est multiplié par trois. Sur le triple pont, il y a des escaliers pour descendre sur un balcon en bas et voir la rivière de plus près. Elle s’appelle la Ljubljanica et se jette dans le Danube.
Un parc face à la mer dans les collines de La Turbie. L’église du village sonne 11h00. Le soleil est déjà haut et chaud. En ce petit matin d’hiver, on supporte bien une veste mais les enfants qui jouent sont déjà en manches courtes.
Sur ce banc, face au soleil, mes joues chauffent avec bonheur. Derrière moi, réunis autour d’un banc, les vieux du village discutent. Leurs voix chantantes à la Yves Montand parlent du bon vieux temps. Petit à petit, ils se font plus nombreux. Retrouvailles heureuses en ce samedi matin d’un ami, parti semble t-il, il y a quelques temps.
Un petit vent doux commence à souffler, les gourdes sont remplies, il va falloir songer à repartir et s’arracher à ce moment de douceur.
Moment déjà idéalisé avant d’être rangé dans mes beaux souvenirs. Souvenirs heureux d’un moment passé auprès des miens, bercés de soleil, de chants d’oiseaux, de ces petits vieux qui déjà s’éloignent.
Je sors avec peine de cette torpeur dans laquelle j’étais plongée, avec une petite pointe de nostalgie prématurée mais la furieuse envie de continuer nos découvertes !
Avec Clément Aplati, nous avons vu une tour penchée. C’est la tour de Pise. Elle est en Italie. J’ai fait semblant de la pousser pour la faire tomber.
J’ai acheté un Pinocchio et c’est mon souvenir de l’Italie.